Résidences autonomie et EHPAD : quelles solutions pour bien vivre en établissement ?

09/06/2025

Comprendre les grandes familles d’établissements pour personnes âgées

Lorsqu’arrive le moment d’envisager un hébergement en structure collective pour une personne âgée, la variété des options peut désorienter. Parmi les établissements les plus connus figurent les résidences autonomie (anciennement appelées foyers-logements) et les EHPAD (Établissements d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes). Chacune de ces solutions répond à des besoins spécifiques, avec des différences notables en termes d’accompagnement, de services et de coût.

Selon la DREES (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques), on dénombrait en France, début 2023, près de 2 800 résidences autonomie et plus de 7 500 EHPAD (DREES, 2023). Savoir les différencier est fondamental pour choisir la solution adaptée à une situation donnée.

Qu’est-ce qu’une résidence autonomie ?

La résidence autonomie est une solution d’hébergement destinée aux seniors autonomes, souvent de plus de 60 ans, qui souhaitent vivre dans un environnement sécurisé tout en conservant leur indépendance. Elle met à disposition des logements privatifs (studios ou T2) au sein d’une structure regroupée, offrant des espaces communs et des services collectifs.

À qui s’adresse la résidence autonomie ?

  • Personnes âgées encore autonomes (de GIR 5 ou 6, voir la grille AGGIR), souhaitant sortir de l’isolement ou vivre dans un milieu protégé sans être médicalisées en permanence.
  • Aucune obligation d’avoir une perte d’autonomie lourde.
  • La moyenne d’âge des résidents est d'environ 83 ans, mais certains accueillent des personnes plus jeunes (source : Fondation i2ml).

Quels services y sont proposés ?

  • Logement privatif sécurisé.
  • Présence d’un personnel qualifié pour l’organisation de la vie collective, la sécurité et l’animation. Il n'y a toutefois pas d’équipe soignante présente 24h/24.
  • Accès à des activités sociales et culturelles, accompagnement pour faciliter l’autonomie sociale.
  • Possibilité de restauration, mais repas souvent facultatifs.
  • Ménage, blanchisserie, petits dépannages… proposés à la carte.
  • Possibilité de faire intervenir des services à domicile tiers pour l'aide à la personne, selon les besoins individuels.
  • Montant moyen du loyer (hors restauration et prestations optionnelles) : 800 à 1 200 € par mois en 2024 (source : CNSA, Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie).

Le règlement et la gestion diffèrent selon que la résidence dépend d’une collectivité locale (CCAS) ou d’un organisme privé à but non lucratif. Les appartements sont souvent éligibles à l’APL, et les résidents peuvent recourir à l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA) si une perte d’autonomie apparaît ultérieurement.

Qu’est-ce qu’un EHPAD ?

L’EHPAD est un établissement médicalisé conçu pour accueillir des personnes âgées en perte d’autonomie, parfois lourde. Au fil des années, les EHPAD se sont professionnalisés, offrant un accompagnement global (médical, psychologique, social) pour sécuriser et soutenir le parcours des aînés les plus vulnérables.

À qui s’adresse l’EHPAD ?

  • Personnes âgées ayant besoin d’un accompagnement quotidien dans la plupart des gestes de la vie (se laver, s’habiller, se nourrir…).
  • Accueil possible dès qu’un GIR 1 à 4 est constaté, c’est-à-dire pour des personnes plus ou moins dépendantes (voir grille AGGIR).
  • L’âge moyen d’entrée en EHPAD est d’environ 85 ans, avec une majorité de résidents dépendants (près de 90 % sont en GIR 1 à 4, selon la DREES).

Quels services sont proposés en EHPAD ?

  • Chambres individuelles ou doubles, médicalisées et adaptées à la dépendance.
  • Présence d’un personnel soignant 7j/7 et 24h/24 : infirmiers, aides-soignants, médecins coordonnateurs, psychologues, ergothérapeutes, etc.
  • Surveillance médicale, gestion des médicaments, accompagnement lors de la perte d’autonomie physique ou cognitive (Alzheimer, Parkinson, etc.).
  • Restauration, animations collectives, accès à une équipe d'animation et socialisation encadrée.
  • Soins quotidiens inclus (toilette, habillage, aide à la mobilité et à la prise des repas).
  • Tarif médian : entre 2 000 € et 2 500 € par mois (hors aides), mais pouvant dépasser 3 000 € en Île-de-France ou selon le niveau de dépendance (source : CNSA 2024, Pour les personnes âgées).
  • Bénéfice de l’APA pour tous les résidents dépendants, voire de l’aide sociale à l’hébergement sous conditions de ressources.

Entre 2015 et 2023, le nombre de personnes résidant en EHPAD a légèrement diminué tandis que les résidences autonomie peinent à afficher complet (INSEE, 2023), preuve d'une évolution des attentes des seniors et de leur entourage.

Comparatif résidence autonomie vs EHPAD : quel dispositif pour quels besoins ?

Les principales différences résident dans le niveau de dépendance pris en charge, le degré de médicalisation, le principe de vie collective, la flexibilité des prestations et le coût.

Tableau comparatif synthétique

  • Niveau d’autonomie requis :
    • Résidence autonomie : personnes autonomes ou faiblement dépendantes.
    • EHPAD : personnes en perte d’autonomie nécessitant un accompagnement permanent.
  • Encadrement médical :
    • Résidence autonomie : pas de personnel médical permanent, recours à des professionnels extérieurs au besoin.
    • EHPAD : infirmiers, aides-soignants, médecin coordonnateur présents dans l’établissement.
  • Type de logement :
    • Résidence autonomie : appartements indépendants, espace privatif avec cuisine ou coin cuisine.
    • EHPAD : chambre médicalisée individuelle ou double, espace plus restreint, plus de partie commune.
  • Vie sociale :
    • Résidence autonomie : autonomie, vie privée respectée, vie collective sur la base du volontariat.
    • EHPAD : temps collectifs fortement organisés, présence permanente des professionnels.
  • Tarifs :
    • Résidence autonomie : 800 à 1 200 € / mois en moyenne (hors restauration et services optionnels).
    • EHPAD : 2 000 à 3 000 € / mois, aides selon la dépendance et les ressources.
  • Aides financières :
    • Résidence autonomie : APL, ALS, éventuellement APA si perte d’autonomie.
    • EHPAD : APA, aide sociale à l'hébergement.

Comment choisir ? Points de vigilance et critères concrets

Le choix entre une résidence autonomie et un EHPAD dépend de plusieurs variables :

  • Le degré d’autonomie évalué par la grille AGGIR (disponible auprès du médecin traitant ou d’une équipe médico-sociale).
  • Les besoins médicaux : prise de traitements, surveillance régulière, gestion de pathologies chroniques, troubles cognitifs.
  • L’importance de conserver un mode de vie indépendant ou, au contraire, de bénéficier d’un cadre rassurant et très encadré.
  • Le budget disponible, et les éventuelles aides accessoires : les restes à charge peuvent différer nettement.
  • La possibilité d’implication familiale et la proximité géographique souhaitée.
  • L’attachement à l’animal de compagnie, parfois accepté en résidence autonomie mais rarement en EHPAD.

À noter : les listes d’attente en EHPAD restent longues dans de nombreux départements (souvent plusieurs mois), alors que les places disponibles en résidence autonomie sont parfois difficiles à pourvoir malgré l’attractivité du cadre de vie. Choisir vite permet d’anticiper sereinement un éventuel besoin d’évolution.

Quelques conseils utiles :

  • Visiter plusieurs établissements, en présence de la personne concernée si possible.
  • Interroger le personnel et les résidents pour s’informer des habitudes de vie, du respect du rythme des aînés, des activités.
  • Prendre en compte l’accessibilité des services extérieurs (médecins, commerces, transports).
  • Demander la transparence sur les tarifs et les frais annexes (animations, repas invités…).
  • Se renseigner sur les partenariats possibles avec les services de soins infirmiers à domicile (SSIAD) pour coupler domicile et prestations médicalisées si besoin.

Les évolutions récentes et pistes pour l’avenir

Au fil des années, les attentes des seniors évoluent. Beaucoup souhaitent retarder l’entrée en EHPAD, préférant des solutions « à la carte » comme les résidences autonomie, ou des alternatives telles que l’habitat inclusif ou l’accueil familial (CNSA, Rapport Habitat inclusif 2023). Des expérimentations voient le jour pour favoriser le « virage domiciliaire » voulu par les politiques publiques et offrir plus de solutions intermédiaires.

Si le choix doit toujours tenir compte de la situation individuelle, il est essentiel de comparer, de s’informer et d’anticiper, en s’appuyant sur l’expertise des professionnels et sur les retours d’expérience d’anciens résidents.

Pour aller plus loin : Portail national d’information pour les personnes âgées, Service public.

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